Logo de la confrérieConfrérie Notre-Dame de Lorette
et Saint-Hadelin asbl
HOMECONFRERIEHADELINLORETTE

Le buste reliquaire de saint Hadelin

Buste de Saint Hadelin S'il n'est pas sans défaut, le buste-reliquaire de Saint Hadelin est un monument important du patrimoine artistique.

Description

Fait d'argent repoussé et ciselé, autour d'une âme de bois, il est haut de 74 cm ; sa base a 63 cm de largeur et 45 cm de profondeur. Reposant sur un socle massif, le buste proprement dit est en grandeur naturelle. Le visage glabre, dont la polychromie a été renouvelée, revêt une expression sévère; le regard est fixé un peu plus haut que l'horizontale. Les cheveux sont coupés au-dessus des oreilles. Au sommet de la tête, ceinte d'une couronne composées de rosaces d'argent à cœur doré, une ouverture circulaire fermée par un disque de verre permet d'apercevoir la relique, le crâne de saint Hadelin.
Le torse affecte l'aspect d'une masse amorphe à base ovale, sans bras; il est affublé d'un vêtement mal caractérisé, couvert d'un riche décor de rinceau que des galons, répartissent en larges bandes, et qui fait place, au milieu de la poitrine, à un miroir bombé entouré d'une gloire. Le socle se présente comme un prisme octogonal oblong; sa plinthe et sa corniche, l'une et l'autre moulurées, sont en chêne revêtu non d'argent, mais d'ébène, au centre de chacun des huit pans restangulaires, tous ornés de rinceaux, s'ouvre une cavité ovale destonée à recevoir des reliques diverses.

Donateur du buste

Le donateur

Sur le socle, contre l'épaule gauche, on y trouve l'éffigie du donateur. Cette effigie représente le donateur en prière revêtu d'un surplis et d'une chape, tenant un bâton surmonté d'une colombe perchée sur un édicule.
Cette figurine n'est pas en métal repoussé,elle est coulée.
La figurine dérive assurément de celle d'Erard de La Marck (buste-reliquaire de saint Lambert).

Le créateur

L'auteur du buste-reliquaire de saint Hadelin est longtemps demeuré inconnu, son poiçon, frappé à quelques centimètre de ceux du prince et de la cité, relevés des 1905, étant passé inaperçu. Cepoiçon, c'est sans discussion celui de Jean Goessin, car il apparaît en compagnie de son nom en toutes lettres sur le buste-reliquaire de saint Poppon de Stavelot. «Jean, fils de Nicolas Gosin, orfèvre » est inscrit dans le registre de la corporation entre 1606 et 1608. En 1624 er 1625, il est en relation avec le chapitre de Saint-Pierre à Liège. En octobre 1626, il achève le buste-reliquaire de saint Poppon, qui lui a couté milles peines. Moins d'un an plus tard, il a terminé un ouvrage du même genre, mais de moindre prix, pour les croisiers de Huy, «la Pièce, Madame Ste Odile ». En 1631, il joue le rôle d'expert. En 1632, il engage Christophe Teestelmans comme apprenti. En 1651, il est compté parmi les principaux habitants de Gérardrie. Il décède le trois mai 1658.

Historique

C'est donc à la générosité du chanoine jubilaire Jean de la Blocquerie, chantre de la collégiale Saint-Martin, qu'est dû le buste actuel de saint Hadelin. Générosité intempestive, au gré des historiens de l'art qui semble -til auraient préféré connaître le buste précédent, plus vieux de trois siècles et demi.

Bâton du donateur
Il faut en effet placer en 1413-1414, sans doute, la confection du premier chef-reliquaire de saint Hadelin, puisque l'on croit savoir que son crâne fut retiré de la châsse le 26 octobre 1413, lors d'une visite des reliques faite par le Chapitre de Visé avec l'autorisation de Jean de Bavière.

En 1467, le trésor de la collégiale tomba aux mains des bourguignons. Sans l’intervention de Humbercourt, que les chanoines surent obtenir, il aurait pris le chemin des états de Charles le Téméraire.

Près de deux siècles passèrent. Le reliquaire avait-il souffert ou paraissait-il seulement d'autant plus démodé que celui de Masstricht avait été partiellement refait ? Toujours est-il qu'en 1654 Jean de Blocquerie le fit renouveler à ses frais.

Quelque vingt ans plus tard, en 1675, on dut confier pour trois mois le nouveau buste à la collégiale Saint-Barthélemy à Liège, afin de le soustraire aux atteintes des calvinistes. En 1794, à l'approche des troupes républicaines, il émigra outre-Rhin; il revint le 3 février 1804, après de longue négociation entre le préfet du Département de l'Ourthe et les agents du fisc au sujet des droits de douane. Il a depuis échappé aux dangers que lui ont fait courir les deux guerres.