Logo de la confrérieConfrérie Notre-Dame de Lorette
et Saint-Hadelin asbl
HOMECONFRERIEHADELINLORETTE

L'histoire de saint Hadelin

Chapitre III - Les funérailles de Hadelin, la châsse à Visé

LE MORT DE SAINT HADELIN

Ainsi, Hadelin, qui était pauvre, cherchait à obtenir le royaume des cieux par son esprit, par sa volonté, puisqu'il ne pouvait l'obtenir avec de l'argent, et il s'efforçait avec zèle de mériter le monde des vivants par ses aimables intentions. Au terme de tant d'années passées là-bas à vivre dans la sainteté, après avoir traversé les multiples épreuves de cette vie, après s'être rendu cher aux hommes et à Dieu par les nombreux fruits de ses bienfaits et de ses miracles, il sentit venir à lui le jour de sa vocation où il serait récompensé par un honneur céleste pour s'être épuisé dans le labeur terrestre. Il décida de complaire à ses sujets. Il les fit venir ; ses fidèles aussi, en grand nombre, se tenait devant lui ; tous étaient attristés par l'annonce de son départ, et il les consola par ces dernières paroles :

« Mes bien chers Pères et vous, mes frères tant aimés, le temps de ma délivrance est proche ; bientôt mon esprit quittera ces membres et ira se présenter devant son juge. Le sort de la condition commune à tout mortel ne m'effraie pas : la vie entière des sages doit être une méditation de la mort. Je crains d'avantage pour vous, que je désire sauver par tous les moyens. Je suis sur le point de prendre le chemin de la chair universelle, et je ne reviendrai plus à vous; sachez, vous aussi, mes amis, que vous mourrez, ou plutôt, ne souffrez jamais, je vous en prie, de gaspiller le temps concédé à la pénitence. Aussi, si l'un d'entre vous se sent souillé par l'accomplissement de quelque faute et pris dans le piège d'un plus grand péché, qu'il se hâte d'apporter à sa blessure le remède salutaire, tant que le Juge tend une main miséricordieuse à celui qui se repent. Tant que l'on vit, la porte de la miséricorde est ouverte, mais elle sera fermée après la mort. Alors, la seule porte ouverte, pour mener au châtiment les contempteurs et les déserteurs des préceptes divins, sera la porte de la géhenne. C'est pourquoi je vous conjure au nom du Christ, par lequel vous savez que vous vous êtes écartés de la vérité, de prendre soin de vous réconcilier avec Dieu. Priez, comme vous le rappelle la lecture évangélique, pour que votre fuite n'ait pas lieu en hiver ou un jour de sabbat. Veillez sur l'endroit où nos biens ont été mis en commun. Et, puisque ce monde est sous la coupe du Malin, comme moi, soyez attentifs. »

Après ces tendres avertissements d'une piété toute paternelle et après ces dernières paroles de charité, pris d'une fièvre légère et affermi par le corps sacro-saint et du sang du Seigneur, au milieu des plaintes et des pleurs de ses disciples, tout joyeux et exultant, saint Hadelin rejoignit le seigneur. Les disciples prirent un soin respectueux du corps du saint et, sous la mélodie de psaumes et d'hymnes, il fût enseveli à l'endroit qu'il avait choisi, là, où, par ses reliques, Dieu opère maintenant encore des miracles insignes pour la louange et la gloire de son nom, qui est béni à jamais. Ainsi soit-il !

LE CULTE ENVERS HADELIN

L'action bénéfique de cet apôtre venu d'Aquitaine et qui consacra toute sa vie à évangéliser trouva un prolongement dans l'activité d'une communauté qui, pendant treize siècles, lui voua un culte et accueillit les visiteurs venus rendre hommage au disciple de Remacle.

La vénération atteint son point culminant au XIe siècle lorsque ces moines commandent à Hériger la rédaction d'une vie de saint Hadelin1, entreprennent à Celles la construction d'un sanctuaire de pierre, obtiennent de l'évêque Wazon qu'il sanctifie, en les élevant, les précieux restes de leur saint patron, et surtout, font ouvrer, pour la circonstance, un reliquaire orfévré qui émerveille les pèlerins.

Mais, six siècles et demi après la mort de Hadelin, les douze moines de Celles ne se sentent plus en sécurité. Ils prennent une décision lourde de conséquence : ils quittent le village sacré des bords de la Lesse et demande asile à l'évêque de Liége, Adolphe de la Marck. Visé, ville appartenant à l'Evêque était l'endroit rêvé pour accueillir le vénérable trésor. La ville n'offre-t-elle pas les garanties de sécurité, elle qui se blottit derrière une longue écharpe de remparts ?

Voilà pourquoi les Visétois, un beau jour d'été 1338, ont eu la surprise de voir arriver, par le sud, douze hommes apportant avec eux la châsse de saint Hadelin...

<< Chapitre 2